Juil 25, 2024
Zoom, une émission faite pour les émigrantes, par une émigrante

Native de Pointe-Noire, un important pôle économique de la République du Congo, il n’y point beau temps que Christella Tchicaya, l’objet de cet article, cofonde un organisme charitable, Acte d’amour. Et ce, car, éprise de cœur à l’égard des « plus vulnérables » de la société québécoise, elle désire les soutenir en proposant, à titre d’exemple, aux jeunes défavorisés des activités ludo-éducatives. Son association ne se retreint toutefois pas à la prochaine génération. En effet, cette dernière s’efforce non moins de trancher court à l’esseulement des personnes âgées, en sus de munir les femmes naguère expatriées d’informations nécessaires à leur acclimatement.
C’est ipso facto dans une optique d’entraide que Christella Tchicaya démiurge désormais une émission régulière sur sa chaîne YouTube intitulée « ZOOM sur les FEMMES IMMIGRANTES Québec-Canada ». Celle-ci espère justement, selon la concernée, « aborder en profondeur le parcours d’intégration » et « [faire] rayonner la participation citoyenne des femmes immigrantes ». On y retrouve donc des vidéos sur les bienfaits du mentorat, la connaissance de soi, le mal du pays et des anecdotes auxquelles son auditoire peut s’identifier.
Réponses aux questions à développement long
- Pourquoi avoir choisi de vous adresser exclusivement à la jeunesse, aux émigrantes et à la populace aînée ? Sentez-vous qu’un besoin commun lie ses trois groupes entre eux ?
C’est après avoir observé la société pendant plusieurs années que j’ai choisi de m’adresser aux jeunes, aux femmes immigrantes et aux aînés. J’ai longtemps été monitrice jeunesse et je suis entourée de jeunes. De plus, les jeunes adultes ont eu un impact positif sur moi, j’ai eu des mentors à différentes étapes de ma vie ; m’occuper de la jeunesse, c’est une façon pour moi de faire ma part et de redonner à la société.
J’ai grandi [au Sénégal] à l’extérieur de mon pays d’origine [le Congo-Brazzaville], je n’ai pas connu la joie de vivre auprès de ses grands-parents. C’est lors de mes études en France que je suis tombée en amour avec les personnes âgées. Leur condition d’isolement en Occident m’a particulièrement interpellée, et j’ai donc décidé de me tourner vers eux pour leur donner du réconfort et les aider à briser cet isolement qui a des conséquences négatives sur leur santé.
En tant que femme immigrante, et avec cette passion qui m’anime de toujours vouloir aider, soutenir, accompagner, je me suis tournée vers ces femmes nées à l’extérieur du Canada, comme moi, et qui, pour la plupart, rencontrent d’énormes difficultés dans leur intégration. J’ai simplement voulu leur partager des outils, des ressources qui leur permettront de faciliter leur parcours d’intégration.
Un lien entre ces trois publics ? Oui. Les jeunes peuvent non seulement aider les personnes âgées à briser l’isolement, mais ils peuvent aussi bénéficier de leur grande expertise ou expérience. De plus, avec le monde de technologies dans lequel nous vivons, les jeunes pourraient justement connecter les aînés à ce monde. Il s’agit là d’une belle relation intergénérationnelle où chacun apprend de l’autre, comme dans le mentorat. L’intergénérationnel, j’y crois, et je suis persuadée que cela pourrait résoudre de nombreux problèmes dans notre société. Quant aux femmes immigrantes, s’impliquer auprès des jeunes ou des aînés [ou des deux] est un bon moyen pour bien s’intégrer.
- Avez-vous toujours été entrepreneuse ? Sinon, comment êtes-vous arrivée à ce cursus ?
Loin dans mes souvenirs, je peux dire que je l’ai été lorsque j’étais plus jeune. Avec mes deux amies d’enfance, Amy et Fatima, nous avons plusieurs fois monté des petites entreprises, mais j’ai perdu cette fibre entrepreneuriale en grandissant ; ou devrais-je dire [que] je m’en suis éloignée tout simplement, sans raison. Ce dont je suis certaine, c’est que mon mari, Christ Kanghoud, est celui qui a ranimé cette flamme d’entrepreneuriat en moi : il m’a beaucoup reconnectée à l’entrepreneuriat et m’a poussée à dépasser mes limites. C’est mon coach numéro un ! Aider, c’est ma passion, cette passion brûle en moi comme un feu dévorant et, aujourd’hui, je suis convaincue que l’entrepreneuriat social est ma voie. Aider les gens, c’est ce que j’aime faire, c’est ce que je sais faire, comme l’a révélé mon test de personnalité Profil Nova. Ma motivation altruiste [y] est dominante à 93 %.
- Que faites-vous de votre temps libre ? Une marotte vous aurait-elle poussée à exercer la fonction que vous occupez aujourd’hui ?
En ce moment, je pourrais dire que je m’implique même dans mes temps libres, et je m’implique avec ma famille, donc c’est génial. Sinon, à part ça, j’aime dormir. ☺ Aujourd’hui, j’exerce plusieurs fonctions en même temps, qui me permettent de nourrir ma motivation première, qui est d’aider.
Réponses aux questions en rafale
- Vous décririez-vous comme matinale ou noctambule ?
Je ne suis pas du tout matinale, surtout lorsque j’ai le choix. Je pourrais dire que je suis noctambule, car c’est la nuit que je travaille et développe mes projets.
- Quelles chansons aimez-vous à écouter lorsque vous travaillez ?
La musique me distrait lorsque je travaille et ce qui pourrait arriver, c’est que j’arrête de travailler et que je me mette à chanter. Ce que j’aime écouter pendant que je travaille, ce sont des paroles encourageantes, des déclarations positives.
- Qu’est-ce qui vous inspire le plus au quotidien ?
Ce qui m’inspire au quotidien, c’est de faire la différence dans la vie des gens, de faire du bien, de poser des actions concrètes, et de faire cela avec ma famille. C’est ce qui m’inspire le plus : savoir qu’on a pu faire du bien à une personne.
- Quel média social utilisez-vous le plus ? Pourquoi le préférez-vous aux autres ?
YouTube est le média social que j’utilise le plus. J’apprends tellement au travers de cette plateforme, je découvre des personnes inspirantes, des choses incroyables ; je gagne du temps sur YouTube.
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