Tous deux épris de la culture du Berceau de l’humanité, la québécoise Marie-Claude Parent et son conjoint originaire de Guinée et artistiquement appelé Boblée, ont décidé de fonder une agence artistique, les Productions Sagatallas. En effet, ce dernier étant saltimbanque de métier, son amie de cœur se charge de la gestion de leur entreprise et ce, afin d’offrir des séances ’animation personnalisées selon les prédispositions et les moyens de tout.e intéressé.e. Corollairement, ces séances comprennent nommément des numéros de danses africaines et de hip-hop, des chorégraphies rappelant les Electronic Boogaloos, de même que des acrobaties comme clou du spectacle. Dans le but d’apprendre à mieux connaître ces experts du monde des arts subtropicaux, voici une entrevue avec la tête pensante du couple en cause.

Qu’est-ce qui vous a poussée à intégrer l’industrie du spectacle ?
J’ai été engagée comme coordonnatrice du camp de jour à la ville de Mont-Royal. C’était mon premier emploi ici, à Montréal, depuis mon déménagement de Sherbrooke en 2010. J’avais été embauchée, en premier, comme étudiante et, ensuite, j’ai occupé divers postes. Je faisais beaucoup de remplacements, dont un suite au départ en congé maladie d’une de mes collègues. Elle était régisseuse adjointe en loisirs. Je me suis donc retrouvée à sa poste et, par le fait même, je devais être membre de différents comités d’organisation d’événements communautaires en ville. Ces expériences dans l’événementiel m’ont beaucoup plu. Je me trouvais bonne pour réfléchir aux détails : comment les gens allaient arriver, comment ça allait se passer, comment placer les tables et les chaises, comment organiser la logistique pour que l’on n’attende pas trop, etc. Mon côté « contrôlante » était finalement positif.
D’un autre côté, dans ma vie personnelle, j’ai toujours aimé la musique africaine, surtout celle des artistes sénégalais comme Youssou N’Dour et Élage Diouf.
J’allais souvent à des spectacles et j’observais pour voir comment j’aurais fait les
choses différemment dans l’organisation. Après un spectacle de Viviane Chidid, une chanteuse du pays de la Téranga, j’ai envoyé mes photos sur la page Facebook d’un des organisateurs qui m’a répondu et cela a engendré une jasette. Je me suis alors portée volontaire pour travailler de façon bénévole. (Bien sûr, parce qu’[il] n’avait pas d’argent.) J’ai travaillé avec cet organisme pendant quelques années avant de rencontrer mon conjoint qui est artiste. Je lui apporte tout le soutien pour vivre de son travail en qualité de gérante, chargée de communication, secrétaire et bien d’autres rôles.
[Bref,] je pense que ce qui m’a poussée à intégrer l’industrie du spectacle
est, en premier lieu, mon intérêt pour les événements, les spectacles et la musique.
Mon conjoint est dans le cirque, donc [maintenant] j’aime aussi les spectacles
de cirque.
Sentez-vous que les services que vous proposez diffèrent grandement de ce que tout éventuel client retrouverait ailleurs ?
Oui, les services des Productions Sagatallas sont tous en lien avec mon
conjoint, Lansana Camara, de son vrai nom. Il est danseur, acrobate, voltigeur, équilibriste et jongleur ([ou, plutôt,] apprenti-jongleur pour le moment). Dans cette agence, c’est lui que je vends. L’objectif ultime est qu’il puisse vivre de son art. C’est sa passion, c’est ce qu’il aime faire. Lui, comme personne, est unique, donc toute éventuelle clientèle ne pourrait pas le retrouver ailleurs. Bien sûr, il y a d’autres acrobates d’origine guinéenne à Montréal (et dans le monde), mais ils ne sont pas comme Boblée. C’est ce que les gens achètent lorsqu’ils viennent chez les Productions Sagatallas. C’est parce qu’ils ont vu les vidéos de mon chum, ils le connaissent, ils veulent travailler avec lui. Et, ils vont revenir travailler avec nous et c’est là que j’interviens. Je l’aide avec toutes mes forces et je fais aussi partie du service que nous offrons : un service attentionné, juste et transparent.

Quelles sont les mesures que vous garantissez en considération de la pandémie actuelle ?
Nous restons à la maison […] en sécurité. Pour le moment, nous n’avons
pas de production. Nous n’avons pas monté de spectacle à vendre. Par contre, nous travaillons avec des collaborateurs qui sont le plus souvent des producteurs. Il est quasi impossible d’offrir une garantie vu la période très spéciale dans laquelle nous vivons. Cette pandémie est trop imprévisible. Nous suivons donc les recommandations du gouvernement du Québec. Les spectacles auxquels nous participons présentement sont des projets virtuels. Boblée ne prend pas de chance et il s’entraîne, par conséquent, à la maison. Il a ses cannes d’équilibre, des haltères, ses balles de jonglerie et sa musique. Nous ne sommes pas à plaindre.
Pour ma part, je suis au télétravail depuis début décembre et la conciliation de tout cela se fait facilement.
En ce moment, quelle est votre entreprise coup de cœur ?
Je suis beaucoup R Magazine sur les réseaux sociaux. C’est une entreprise
gérée par une amie et son frère. Ils font plein de choses tout le temps et j’admire
leur persévérance.
Que recommanderiez-vous à toute personne se lançant en affaires ?
De s’entourer de bonnes personnes qui vont encourager au lieu d’être défaitistes et d’investir du temps plutôt que de l’argent.
Qu’est-ce qui vous inspire à réaliser de grandes choses ?
De grandes choses ! Wouah ! Je dirais que cette compagnie est un legs pour
nos enfants. C’est un partenariat entre mon conjoint et moi, c’est notre projet, un projet qui marie nos forces. Nous sommes plus que des conjoints : nous sommes partenaires d’affaires.
Site web : www.sagatallas.com
Facebook : @sagatallas
1 commentaire
Vickie Lasonde · 27 février 2021 à 11h05
Félicitations! Et longue vie à Sagatallas. Un très beau projet, à vous deux avez tout ce dont vous avez besoin pour réussir. Je vous souhaites que du bon!